Anne Louise Mathieu-Goudier, « La préparation de la soupe : la fabrique de l’intime en peinture, dans la seconde moitié du XIXe siècle » (n° 4 | 2025)

Résumé/Abstract

La nour­ri­t­ure est étroite­ment liée aux émo­tions. De fait, la soupe fait par­tie de ces plats ayant une his­toire affec­tive avec cha­cun. En art, sa présence dis­crète révèle son attache­ment à la sphère affec­tive. Ain­si, dans des représen­ta­tions de la pré­pa­ra­tion du repas, qui n’est pas encore le temps de le con­som­mer, se figent des traces d’une intim­ité car­ac­téris­tique : reclus dans les gestes quo­ti­di­ens, les pen­sées et émo­tions indi­vidu­elles, dans les moments à l’abri du regard. Ce temps par­ti­c­uli­er, dévolu à la con­fec­tion du repas, est sans doute aus­si un moment de répit où la pen­sée vac­ille. Ce moment sus­pendu, offert au spec­ta­teur, ouvre la voix à un retour sur ses pro­pres émo­tions cachées dans l’antre de la cuisine.


Food is close­ly tied to emo­tions. Indeed, soup is one of those dish­es with an emo­tion­al his­to­ry for each per­son. In art, its sub­tle pres­ence reveals its con­nec­tion to the affec­tive realm. In rep­re­sen­ta­tions of meal prepa­ra­tion – before it is time to con­sume it – there are cap­tured traces of a dis­tinc­tive inti­ma­cy: hid­den in every­day ges­tures, per­son­al thoughts, and emo­tions, in moments away from view. This par­tic­u­lar time, devot­ed to meal prepa­ra­tion, is also, per­haps, a moment of respite where thoughts may waver. This sus­pend­ed moment, offered to the view­er, opens the door to reflec­tion on one’s own hid­den emo­tions in the heart of the kitchen..
Citer
Anne Louise Math­ieu-Goudi­er, « La pré­pa­ra­tion de la soupe : la fab­rique de l’intime en pein­ture, dans la sec­onde moitié du XIXe siè­cle », dans Pagaille, n°4, « À la table des émo­tions: manger dans la lit­téra­ture et les arts », 2025, p. 54–64. Url : https://revue-pagaille.fr/2025–4‑mathieu-goudier/

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