Résumé/Abstract
La nourriture est étroitement liée aux émotions. De fait, la soupe fait partie de ces plats ayant une histoire affective avec chacun. En art, sa présence discrète révèle son attachement à la sphère affective. Ainsi, dans des représentations de la préparation du repas, qui n’est pas encore le temps de le consommer, se figent des traces d’une intimité caractéristique : reclus dans les gestes quotidiens, les pensées et émotions individuelles, dans les moments à l’abri du regard. Ce temps particulier, dévolu à la confection du repas, est sans doute aussi un moment de répit où la pensée vacille. Ce moment suspendu, offert au spectateur, ouvre la voix à un retour sur ses propres émotions cachées dans l’antre de la cuisine.
Food is closely tied to emotions. Indeed, soup is one of those dishes with an emotional history for each person. In art, its subtle presence reveals its connection to the affective realm. In representations of meal preparation – before it is time to consume it – there are captured traces of a distinctive intimacy: hidden in everyday gestures, personal thoughts, and emotions, in moments away from view. This particular time, devoted to meal preparation, is also, perhaps, a moment of respite where thoughts may waver. This suspended moment, offered to the viewer, opens the door to reflection on one’s own hidden emotions in the heart of the kitchen..
Citer
Anne Louise Mathieu-Goudier, « La préparation de la soupe : la fabrique de l’intime en peinture, dans la seconde moitié du XIXe siècle », dans Pagaille, n°4, « À la table des émotions: manger dans la littérature et les arts », 2025, p. 54–64. Url : https://revue-pagaille.fr/2025–4‑mathieu-goudier/